Menu
Libération
Reportage

Sdérot, ville blessée sous le feu de Gaza

Article réservé aux abonnés
publié le 20 février 2008 à 2h24

Marcelle Maïmon déprime. Cela fait trois ans qu'elle passe ses journées devant la télévision, gavée de tranquillisants, comme assignée à résidence dans sa villa de Sdérot, en bordure de Gaza. La paisible commune où elle s'est installée il y a vingt-cinq ans est devenue la ville la plus dangereuse d'Israël. «Si nous en avions les moyens, nous partirions d'ici. Mais qui voudrait acheter ma maison aujourd'hui ?» se demande-t-elle. Probablement personne, même pour une bouchée de pain. L'immobilier est au plus bas à Sdérot. Le moral de la population aussi. Ces sept dernières années, plus de 4 000 roquettes Qassam tirées depuis Gaza, toute proche, se sont abattues sur cette cité populaire du sud d'Israël. Depuis 2001, ces engins artisanaux ont causé dix morts à Sdérot (13 en tout), des centaines de blessés et des milliers de traumatisés, comme Marcelle.

Divorces. «Au début, les roquettes tombaient surtout dans les champs et faisaient peu de morts. Mais petit à petit, les terroristes se sont perfectionnés. Ils visent mieux et parviennent à nous faire beaucoup de mal», dit Marcelle. Une étude, publiée hier, confirme ses impressions: selon l'armée israélienne, le nombre de roquettes tirées depuis Gaza a diminué de 23 % en 2007 (1 150) par rapport à l'année précédente, mais leur précision s'affine.

«Nous traitons plus de 3 500 dossiers en psychiatrie: pour une ville de 22 000 habitants c'est considérable», confirme le docteur Adriana Katz, du centre de traitement