Trois responsables politiques sous les verrous, une cinquantaine d'armes à feu saisies, dont des kalachnikovs et des lance-roquettes, et 32 personnes arrêtées : les services de sécurité marocains viennent de déjouer un «vaste complot», visant à «déstabiliser» le Maroc. Mercredi, après deux jours d'interpellations en cascade dans tout le Royaume, Chakib Benmoussa, le ministre de l'Intérieur marocain, a dévoilé les contours d'une organisation terroriste «à deux visages», dont un petit parti islamiste, Badil al-hadari («Alternative civilisationnelle»), autorisé en 2002, constituait «la face politique». Au Maroc, cette rafle de grande ampleur dans les milieux islamistes légaux a provoqué incrédulité et stupeur.
Bijoux. A la tête du réseau, un Marocain de 51 ans, résident en Belgique, Abdelkader Belliraj, responsable, pour les autorités marocaines, de six meurtres en Belgique «non encore élucidés», selon la justice belge. Ce militant extrémiste, issu des groupuscules fondamentalistes marocains des années 70, aurait fondé en 1992 un réseau terroriste composé de deux branches : l'une clandestine avec des cellules paramilitaires, établies à Casablanca et à Kenitra en 2001 puis entrées en contact avec des organisations jihadistes étrangères dont Al-Qaeda et le Hezbollah ; et l'autre destinée à «infiltrer les institutions et le champ politique marocain» avec la création de deux associations islamistes Al-Haraka min ajli al-Oumma («mouvement pou