Chaque jour, l'embarrassante affaire des opposants «disparus» au Tchad apporte son lot de révélations plus ou moins sérieuses. Vendredi, le chef de la diplomatie tchadienne, Ahmad Allam-Mi, a confirmé à Paris l'annonce faite depuis N'Djamena par son homologue de l'Intérieur : Ngarlejy Yorongar, l'un des trois opposants portés disparus depuis l'attaque de la capitale par des rebelles qui ont failli renverser le président Idriss Déby, a été «retrouvé vivant dans son quartier». Mais à N'Djamena, pas de Yorongar : son frère, contacté par Libération, ne l'a pas revu. depuis le 3 février.
«Exactitude». De plus en plus critiqué, notamment pas le Haut-Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme, le gouvernement tchadien multiplie les annonces contradictoires ou à retardement. Jeudi, un communiqué de N'Djamena annonçait que «l'enquête diligentée notamment par la police judiciaire et la direction des renseignements militaires n'a pas jusqu'à ce jour permis de retrouver toutes les personnalités portées disparues [.]». De même, les autorités disent ne pas avoir pu «déterminer avec exactitude les circonstances de leur disparition» (sic). Selon leurs proches et d'après les témoignages concordants recueillis par les organisations internationales des droits de l'homme, les disparus ont été enlevés à leur domicile par des hommes en uniforme de la garde présidentielle, au lendemain du raid raté des rebelles sur N'Djamena.
Ainsi, le pouvoir a annoncé la semaine derni