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Libération

Ankara lance une vaste opération anti-PKK

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publié le 25 février 2008 à 2h27

Prévue depuis des mois et préparée par plusieurs semaines de frappes aériennes ou d'incursions limitées, l'opération de l'armée turque en Irak du Nord contre les bases des rebelles kurdes turcs du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) a commencé vendredi dans la nuit. Les autorités du Kurdistan irakien se sont contentées de protestations de façade.

C'est la première opération depuis onze ans. Elle a l'accord de Washington qui, comme l'Union européenne, considère le PKK comme une organisation terroriste et fournit en temps réel des informations à Ankara sur les mouvements des rebelles. Le secrétaire d'Etat américain à la défense, Robert Gates, a déclaré espérer «que l'opération serait de courte durée, précise, que seraient épargnées les vies innocentes et que l'armée turque partira dès que la mission sera accomplie». Il a aussi tenu à rappeler qu'Ankara ne parviendrait pas à résoudre la question kurde uniquement par des moyens militaires.

Les Kurdes représentent un cinquième de la population de la Turquie. La «sale guerre» entre les rebelles du PKK et les autorités turques a fait 37 000 morts depuis 1984. Selon la presse locale, 5 à 10 000 soldats, notamment des commandos, seraient engagés dans cette vaste incursion dans les montagnes du Nord-Est irakien, qui servent de base arrière au PKK. L'état-major turc affirmait hier que soixante-dix-neuf «rebelles» avaient été tués, ainsi que sept soldats. L'agence Firat News, proche du PKK, affirmait en revanche que seuls tro