On sent le printemps dans les rues de Nicosie et comme un air d'espoir retrouvé pour une reprise du dialogue interchypriote. Le communiste Dimitris Christofias a remporté hier le second tour de l'élection présidentielle, avec 53,4 % des voix, et il a lancé «un message d'amitié aux Chypriotes turcs», les appelant «à un combat commun pour réunifier notre patrie et pour gérer nos affaires sans intervention étrangère». Son challenger, le centre-droit Ioannis Kasoulides, qui a obtenu 46,5 % des suffrages, est quant à lui encore plus convaincu de la nécessité de trouver une solution rapide à la division de l'île.
L'élimination, dès le premier tour, du président sortant, Tassos Papadopoulos, nationaliste arc-bouté sur son refus de tout compromis avec la partie turque, montre que les choses bougent dans la partie grecque de l'île. La République de Chypre, 650 000 habitants, seule autorité internationalement reconnue, a adhéré à l'Union européenne en 2004, malgré le refus par référendum des Chypriotes grecs du plan de paix de l'ONU proposant l'instauration d'une «fédération bizonale et bicommunautaire». Ce plan avait en revanche été accepté par la population de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), 200 000 habitants, créée après l'invasion du nord de l'île en 1974 par Ankara et reconnue seulement par la Turquie.
Invasions. Fini les tergiversations et les demies ouvertures. Il y a urgence, accentuée par l'indépendance du Kosovo. «