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Libération

Raúl Castro, le petit maître qui garde la ligne

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Elu président cubain dimanche, le cadet de Fidel sera entouré de la vieille garde du régime. Sans charisme mais pragmatique, il promet des réformes... qui risquent d'être limitées.
par De notre envoyé spécial à Cuba, ERIC LANDAL
publié le 25 février 2008 à 7h00

La révolution cubaine peut encore s'appeler castriste. «Façon verrouillage politique maximum, avec un dinosaure à sa tête, un taliban du communiste à ses pieds, et la rhétorique du changement pour faire illusion», se lamente Lester, jeune pédiatre, alors qu'il déambule dans une 17e foire du livre prise d'assaut. Raúl Castro a donc été adoubé dimanche à l'unanimité par le parlement pour remplacer Fidel, son frère aîné malade, à la tête de l'Etat.

Voilà qui met fin à 49 ans de règne du Lider maximo. Fin, aussi, aux spéculations sur l'arrivée d'une nouvelle génération. Car, si l'intronisation de Raúl, 76 ans, n'a rien d'une surprise, la promotion comme numéro deux du régime de Ramon Machado Ventura, 77 ans, en est une. Cet autre artisan du «making of» de la révolution vient souligner – s'il était besoin – combien la vieille garde des vétérans «n'entend pas lâcher les rênes en ces temps supposés de transition, souffle Lester. Ventura est un militaire de la première heure, l'idéologue de la ligne dure du parti. De toute façon, ce qui compte, c'est le parti, mais là, le symbole fait mal.»

La prise de galons des «jeunes» attendra. Les Cubains l’ont compris en entendant Ricardo Alarcón, président de l’assemblée nationale, 71 ans, égrener, dans une «chorégraphie» très «realsocialiste», le nouvel organigramme du pouvoir. Exit Carlos Large, médecin de 56 ans, ex-premier vice-président chargé de l’Economie, ouvertement boudeur. Exit Felipe