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Libération

Un serment pour écoliers révèle les divisions de la société postapartheid

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publié le 25 février 2008 à 2h28

«Cela nous ramène vint ans en arrière : la lutte contre l'apartheid appartient au passé !», proteste David Black, un élève blanc de 14 ans du lycée de Wendywood, dans un quartier résidentiel de Johannesburg. Ses copains, en majorité noirs, comme la plupart des élèves de cette école autrefois réservée aux Blancs, l'approuvent : «On ne veut pas rouvrir les blessures du passé», explique Ndumiso Mnayamana. Le serment que la ministre sud-africaine de l'Education, Naledi Pandor, voudrait faire réciter par tous les écoliers déchaîne les passions. Selon le texte qui devrait entrer en vigueur le 21 mars, les jeunes «reconnaissent les injustices du passé et honorent ceux qui ont fait des sacrifices pour la justice et la liberté», respectent «la dignité de chacun» et «les valeurs de la Constitution».

Agressions. Le but, selon la ministre, est de renforcer le sentiment d'identité nationale et d'inculquer aux jeunes «une connaissance du combat [anti-apartheid, ndlr] qui était centré sur certaines valeurs humanistes». Des valeurs de plus en plus battues en brèche dans une société traumatisée par la violence. Même dans les préaux des cours d'école, les agressions, parfois mortelles, se multiplient. Le serment sera accompagné d'une «déclaration des responsabilités», affichée dans les salles de classe : «Les Sud-Africains savent qu'ils ont des droits inscrits dans la Constitution, explique le grand rabbin, Warren Goldstein, qui a écrit le texte