La révolution cubaine peut encore s'appeler castriste. Raúl Castro a donc été adoubé dimanche à l'unanimité par le Parlement pour remplacer Fidel, son frère aîné malade, à la tête de l'Etat. Voilà qui met fin à quarante-neuf ans de règne du Líder máximo. Mais si l'intronisation de Raúl, 76 ans, n'a rien d'une surprise, la promotion, comme numéro 2 du régime, de Ramon Machado Ventura, 77 ans, en est une, soulignant - s'il en était besoin - combien la vieille garde des vétérans n'entend pas lâcher les rênes en ces temps supposés de transition.
Fondamentaux. Ventura est un militaire de la première heure, l'idéologue de la ligne dure du parti. La prise de galons des «jeunes» attendra. Les Cubains l'ont compris en entendant Ricardo Alarcón, président de l'Assemblée nationale, 71 ans, égrener le nouvel organigramme du pouvoir. Exit Carlos Large, médecin de 56 ans, ex-premier vice-président chargé de l'Economie. Exit Felipe Pérez Roque, 46 ans, et ministre des Affaires étrangères.
Le régime revient aux fondamentaux, via le petit frère de Fidel. C'est Raúl Castro qui, en décembre 1956, lança, avec la vingtaine de rescapés du débarquement du Granma, une guérilla de vingt-cinq mois dans la Sierra Maestra. C'est lui qui, né le 3 juin 1931 à Biran, avait, plus de trois ans auparavant, attaqué la caserne de la Moncada, premier épisode de la saga. Emprisonné, puis amnistié par le dictateur Fulgencio Batista, il partit au Mexique pour y fomenter la guérilla des barbudos avec Che Gue