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Libération

Inflation et tensions politiques enflamment le Cameroun

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publié le 27 février 2008 à 2h29

Dans les rues désertes aucun véhicule ne circule hormis ceux des forces de l'ordre et le principal port du pays est paralysé. «Jamais on n'a vu Douala dans un tel état, même au plus fort de la contestation contre le pouvoir au début des années 90», assurent de nombreux habitants de la capitale économique camerounaise. Hier, au lendemain de nombreux pillages par des bandes de jeunes, et d'affrontements entre police et population qui ont fait au moins 6 morts par balles, la quasi-totalité des commerces sont restés fermés.

Carburant. A l'origine de cette situation chaotique, qui a gagné d'autres villes du pays, une grève des taxis contre la hausse du prix du carburant commencée lundi matin et qui a vite dégénéré. Aux revendications des transporteurs se sont ajoutées celles de la population. «Les gens se servent de la grève des taxis pour exprimer toutes leurs frustrations», commente un habitant. «La vie est devenue trop chère, les prix augmentent chaque jour sur le marché, on ne s'en sort plus !» explique une femme de ménage. L'annonce, en janvier, d'une révision de la Constitution est aussi largement mise en cause. Ce projet prévoit notamment de lever la limitation du nombre de mandats présidentiels, ce qui donnerait la possibilité au président Paul Biya, 75 ans, au pouvoir depuis 1982, de se représenter en 2011. Elle devrait être adoptée en mars par l'Assemblée nationale, largement dominée par le parti de Biya, le Rassemblement démocratique du peuple camer