Ingrid Betancourt est «physiquement et moralement épuisée.» C'est ce qu'affirme un des quatre otages de la guérilla colombienne relâchés mercredi. L'ancien sénateur Luis Eladio Pérez, remis avec ses compagnons à une délégation vénézuélienne par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), a lancé dans les heures qui ont suivi sa libération un appel au secours pour la Franco-Colombienne et la quarantaine d'otages politiques et militaires toujours retenus dans la jungle. Après l'avoir croisée le 4 février, au hasard des déplacements des ravisseurs, l'ex-otage juge qu'elle se trouve «dans le même état, ou peut-être plus diminuée, que sur les preuves de vie» diffusées en décembre 2007, qui avaient frappé les Colombiens. On y voyait une Ingrid Betancourt silencieuse, amaigrie et visiblement découragée.
Brimades. Libérée avec Pérez, l'ex-députée Gloria Polanco confirme que la Franco-Colombienne souffre d'une «hépatite récurrente». Comme tous les otages, elle n'a accès, dans la moiteur des forêts de l'Orénoque et de l'Amazonie, qu'aux soins rudimentaires d'infirmiers guérilleros. «Il n'y a presque pas de médicaments», ajoute Eladio Pérez, interrogé par la radio colombienne Caracol. Lui-même a survécu à des comas diabétiques, mais un capitaine, Julián Guevara, est mort en 2006, emporté par une maladie «en quelques jours»,selon les Farc.
Trop faible pour supporter les longues marches d'un camp à l'autre, Ingrid Betancourt a déjà d