De notre correspondante à Londres. C'est dans l'ombre d'un cellier de Haut-de-la-Garenne, une maison pour enfants plantée sur l'île de Jersey, que les policiers viennent de mettre au jour une paire de menottes et une baignoire. Deux objets insolites qui semblent confirmer l'effroyable vérité : les jeunes pensionnaires de l'institut auraient bien subi viols et tortures en série entre 1960 et 1986, date de la fermeture de l'établissement. «Il s'agit d'objets que des témoins ont dit avoir vu alors qu'ils étaient victimes d'abus», déclarait jeudi Lenny Harper, l'officier chargé de l'enquête. La police a déjà recueilli les témoignages de 160 personnes disant avoir fait l'objet de sévices et de maltraitances.
Cachots. Il y a une semaine, un crâne d'enfant avait été retrouvé dans un couloir de la bâtisse, enterré sous le béton. Les recherches de la police se poursuivent dans un second cellier, et les policiers tentent aussi de localiser une troisième pièce souterraine mentionnée par les victimes. Ailleurs, ils ont entamé des recherches autour de deux réservoirs de stockage creusés dans la cour de l'établissement et qui auraient pu faire office de cachots. Enfin, alertés par un chien renifleur, ils sondaient vendredi le terrain situé à proximité du bâtiment.
L'histoire de la maison pour enfants Haut-de-la-Garenne commence en 1960. Entre les murs de cette austère bâtisse victorienne grandissent pêle-mêle les rejetons de classes sociales défavorisées et les jeunes auteurs de menu