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Analyse

Le pied de nez de Ahmadinejad en Irak

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publié le 1er mars 2008 à 2h33

Chaque fois que George W. Bush se rend en Irak - la dernière fois, en septembre 2007 -, sa visite est tenue secrète et n'est annoncée qu'après son départ du pays. Et il se garde bien aussi de passer ne serait-ce qu'une seule nuit à Bagdad. Rien de semblable avec Mahmoud Ahmadinejad qui arrive en grande pompe, dimanche, dans la capitale irakienne pour une visite annoncée de longue date, qualifiée d'«historique» et qui promet d'être spectaculaire. Une visite de deux jours qui accaparera tous les regards, à commencer par ceux de Washington, obligé de surcroît de veiller à la sécurité d'un homme présenté comme un ennemi de l'Amérique.

Perspectives. Paradoxalement, ce n'est pas pour rencontrer les dirigeants irakiens que le président iranien vient en Irak. Ceux-ci connaissent bien le chemin de Téhéran où nombre d'entre eux - le président Jalal Talabani (qu'Ahmadinejad qualifie de «frère d'arme»), le Premier ministre Nouri al-Maliki, les dirigeants de plusieurs partis chiites - ont passé de longues années en exil lorsque Saddam Hussein était au pouvoir. Depuis sa chute, ils y sont revenus à plusieurs reprises, notamment pour signer des accords commerciaux.

Hautement symbolique, la visite de Ahmadinejad s'inscrit d'abord dans la contre-offensive menée par Téhéran pour desserrer l'étau américain dans la région. Les Etats-Unis font ouvertement campagne pour isoler l'Iran en raison de son programme nucléaire mais aussi du fait de son implication dans les affaires arabes. Elle vis