Raúl Reyes est mort au milieu de la nuit d'une balle dans la tête, vêtu d'un tee-shirt à l'effigie du fondateur de la guérilla. Le porte-parole international des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes), qui échappait depuis des années aux attaques de l'armée, a succombé tôt samedi matin, après un bombardement et le débarquement de troupes héliportées. «C'est le plus gros coup jamais porté aux Farc», annonçait à Bogotá, quelques heures plus tard, le ministre de la Défense, Juan Manuel Santos. Raúl Reyes, ancien gendre du chef de la guérilla, Manuel Marulanda, comptait parmi les aspirants à sa succession : il était l'un des sept membres de la direction des Farc, le «secrétariat». Luis Edgardo Devia - de son vrai nom -, ex-conseiller municipal communiste, donnait souvent des interviews à propos de la quarantaine d'otages politiques et militaires de l'organisation, comme Ingrid Betancourt.
Informateurs. Cela faisait des mois que la police colombienne épiait ses mouvements. Elle connaissait la région où il recevait journalistes et médiateurs (les jungles du sud du pays, non loin de la frontière avec l'Equateur), et resserrait sa toile grâce aux écoutes de son téléphone satellitaire et à un fonds de récompenses aux informateurs. C'est un appel passé par Reyes mercredi, après des semaines de silence, qui aurait permis de retrouver sa trace. L'arrestation quasi simultanée de membres de son réseau aurait permis de recueillir des informations décisives pour