La matinée du prince a été rude. Quatre audiences entre 11 et 13 heures : depuis une délégation de la Fédération espagnole de sociologie jusqu'aux représentants des anciens élèves de l'université de Madrid. «Costume cravate», était-il requis sur les invitations. Ce matin-là, Felipe a fait son boulot de prince héritier : serrer des mains, sourire, poser pour la photo souvenir sur les marches du palais de la Zarzuela. «Faire de la représentation, c'est tout ce qu'on lui demande. Ne pas bâiller en public, ne pas se mettre les doigts dans le nez», résume Jaime Peñafiel, chroniqueur royal, ancien rédacteur en chef de la revue Hola!, et auteur de livres sur la famille royale espagnole.
A la sortie nord de Madrid, le «palais royal», ancien pavillon de chasse entouré de centaines d'hectares paradisiaques, a été augmenté, en 2002, d'une annexe de 3 000 m2 avec piscine pour le dauphin, sa femme et leurs deux filles. Le prince des Asturies, destiné à régner un jour sous le nom de Felipe VI, vient de fêter ses 40 ans, quinze jours après que son père a passé le cap des 70, apparemment en pleine forme.
«Constitution en main»
SAR (Son Altesse royale, surnom officiel) attend donc son heure en apprenant le job. «Sa tâche quotidienne, c'est : travail, travail, travail, martèle Jordi Gutiérrez, communiquant de la maison royale. Se tenir au service de tous les Espagnols, Constitution en main.» Plus de 370 actes officiels par an, dont 60