Ça commence mal. L'Eufor n'est qu'en phase d'installation et la force européenne au Tchad a déjà connu son premier incident grave. Un soldat français «égaré» au Darfour, du côté soudanais de la frontière Tchad-Soudan est porté disparu depuis lundi.
Selon le porte-parole de l'Eufor, deux militaires français de l'Eufor, en jeep, auraient franchi la frontière soudanaise «par inadvertance» avant de rencontrer un barrage soudanais. A l'issue d'un accrochage armé, la jeep a été détruite, l'un des soldats s'est «effondré» et reste porté disparu tandis que l'autre, légèrement blessé, s'est enfui à pied avant d'être récupéré par un hélicoptère et évacué vers la République centrafricaine (RCA) voisine. La version soudanaise diffère : Khartoum fait état de deux accrochages successifs et accuse l'Eufor de violation intentionnelle de son territoire. «Vous ne pouvez pas faire quelque chose deux fois et dire que c'est une erreur», a répliqué le porte-parole de l'armée soudanaise, qui reconnaît des échanges de tir et deux tués côté soudanais, mais pas de prisonnier étranger.
Paris a demandé l'aide des autorités soudanaises pour retrouver le soldat disparu, un sergent des forces spéciales. Cet incident frontalier intervient au pire moment pour l'Eufor et pour la France, qui constitue plus de la moitié des effectifs de la force européenne. L'Eufor, qui ne sera réellement opérationnelle qu'au 15 mars, compte déjà 630 soldats sur le terrain, dont des forces spéciales f