A l'issue de la visite de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice, hier, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé son «intention» de reprendre les négociations de paix avec Israël, gelées à la suite de l'incursion israélienne dans la bande de Gaza, qui a causé une centaine de morts, avant le retrait de Tsahal lundi. Toutefois, il a conditionné cette reprise à l'instauration d'une «trêve» entre Israéliens et Palestiniens, Hamas compris. Professeur de sciences politiques à l'université Bar Ilan, près de Tel Aviv, et ex-conseiller d'Ehud Barak lors des négociations de Camp David, Mehamem Klein analyse la stratégie israélienne vis-à-vis du Hamas.
L'armée israélienne a suspendu son incursion à Gaza mais les tirs de roquettes se sont poursuivis. Peut-on parler d'échec pour Israël ?
Bien entendu. L'armée israélienne ne suit aucune stratégie définie. Ce qui s'est passé ces derniers jours dans la bande de Gaza l'illustre parfaitement : on dirait que les deux parties se livrent à un concours de celui qui tuera le plus de civils. Israël a prouvé qu'il était le plus fort parce qu'il a fait le plus de morts. Mais cela n'a pas réglé le problème pour autant. Au contraire, cela renforce la motivation du Hamas. Le mouvement islamiste a compris qu'il suffisait d'un ou deux morts du côté israélien pour provoquer une riposte massive de Tsahal, alors il continue son harcèlement. Il aurait tort d'agir autrement : les manifestations de colère des Palestiniens de Gaza