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Libération

Le Hamas reprend la main depuis Gaza

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publié le 7 mars 2008 à 2h37

En six semaines, le Hamas a réussi à battre en brèche la stratégie d'isolement mise au point par les Etats-Unis et l'Union européenne. Malgré les lourdes pertes subies dans l'offensive israélienne de la semaine dernière, le Mouvement de la résistance islamique (en arabe, «Hamas») sort comme le «vainqueur» de l'escalade de violence qui a conduit à la suspension du fragile processus de paix lancé à Annapolis (Maryland) fin novembre.

Pourtant, pendant tout l'automne, le mouvement islamiste a paru sur la défensive, ne sachant trop quoi faire du pouvoir absolu que sa branche armée avait conquis par les armes en juin, chassant de Gaza le Fatah et les symboles de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, désormais cantonné à la Cisjordanie.

Israël en a profité pour instaurer immédiatement un blocus quasi-total de la bande de Gaza, tandis que la communauté internationale, soulagée de pouvoir enfin traiter avec une Autorité «pure» de toute composante islamiste, a repris ses versements de fonds, interrompus après la victoire électorale du Hamas en mars 2006.

Paria. Dans la foulée, les Etats-Unis se sont engagés dans la relance du processus de paix entre Israël et le seul Mahmoud Abbas. Le pari était le suivant : donner une perspective d'Etat aux Palestiniens «fréquentables» et les «récompenser» par les 7 milliards de dollars promis à la conférence des donateurs, tenue début décembre à Paris. Traité en paria par les Occidentaux et en ennemi par Israël, le Hamas finirait par per