De notre correspondant à Madrid. Les islamistes proches d'Al-Qaeda le 11 mars 2004 (191 morts à Madrid), ETA quatre ans plus tard. Par deux fois consécutivement, le terrorisme fait une irruption sinistre dans la dernière ligne droite d'une campagne électorale espagnole. Vendredi, à deux jours du scrutin législatif, les séparatistes armés basques ont tué à bout portant un homme sans défense. Deux inconnus ont vidé leurs chargeurs sur Isaías Carrasco, 42 ans, à la porte de son domicile de Mondragón, un gros bourg industriel du Pays Basque. Il est décédé peu après son transfert à l'hôpital. Carrasco était salarié d'un poste de péage d'autoroute proche de la localité. Mais il a surtout été visé pour avoir été, entre 2003 et 2007, conseiller municipal socialiste de ce bastion séparatiste gouverné par ANV, une formation téléguidée par ETA. Depuis l'an dernier, n'occupant plus de fonction publique, le militant socialiste n'avait plus de garde du corps - au Pays Basque, presque tous les élus non-nationalistes ont une escorte.
Ces derniers temps, ETA, affaibli comme jamais, est cerné par les polices espagnole et française (394 arrestations depuis 2004) et la plupart de ses tentatives d'attentat échouent. Depuis fin 2006, on déplore deux victimes : les gardes civils tués le 1er décembre à Capbreton, dans le sud de la France.
«Action infamante». La classe politique dans son ensemble a condamné l'assassinat de vendredi. Le chef du gouvernement sortant, candidat à la réélection, le social