Le brutal retour des attentats à Jérusalem, après quatre ans de calme, inquiète d'autant plus l'opinion israélienne que le mode opératoire du terroriste et sa provenance déroutent les services de sécurité. A la différence des bombes humaines qui sévissent depuis une quinzaine d'années en Israël, l'attaque de jeudi soir a été perpétrée au fusil-mitrailleur. Ce n'est donc pas un attentat-suicide, même si son auteur n'espérait sans doute pas sortir vivant de l'académie talmudique. Le tueur n'est de plus pas venu de la casbah de Naplouse ou des camps de réfugiés de Jénine pour commettre son forfait. Il n'a eu qu'à effectuer en voiture les quelques kilomètres qui séparent le paisible quartier arabe de Jabel Mouqaber, dans la partie est de Jérusalem, de Kyriat Moshé, à l'entrée ouest de la ville, où a eu lieu l'attentat. Pas de mur de sécurité à franchir ni même le moindre barrage militaire.
Vigilance. Titulaire d'une carte d'identité israélienne, Alaa Hicham Abou Dheim pouvait se déplacer tout à fait librement en Israël. La vigilance des services de renseignement semble donc avoir été prise en défaut, alors qu'en général des Palestiniens sur le point de commettre un attentat sont arrêtés avant même d'avoir quitté leur village.
«Quand on doit rentrer dans une maison, les gars du renseignement nous indiquent au préalable s'il faut pousser ou tirer la porte, où se trouve la cuisine, où dort le terroriste que nous devons arrêter, etc.», raconte un tireur d'élite de Tsahal. Cette