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Libération

Avant les Jeux, un projet d'«attentat» opportun pour Pékin

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publié le 11 mars 2008 à 2h39

Inquiétude ou manipulation ? La Chine agite le chiffon rouge du terrorisme à cinq mois des Jeux olympiques. Fin janvier, deux membres d'un «gang terroriste» auraient été abattus et quinze autres arrêtés dans la province du Xinjiang, région musulmane du nord-ouest du pays. Ces séparatistes ouïgours préparaient «un attentat visant les Jeux olympiques», a assuré dimanche Wang Lequan, chef du parti communiste de la région autonome du Xinjiang : «Ce n'est plus un secret pour personne, leur objectif était très clair, nuire aux JO.»

Lors d'une conférence en marge de l'Assemblée populaire nationale, vitrine du Parti communiste réuni pour deux semaines dans la capitale, le gouverneur du Xinjiang, Nuer Baikeli, accusait les mêmes Ouïgours d'avoir tenté de détourner vendredi un avion de la compagnie China Southern. L'appareil a décollé d'Urumqi, capitale du Xinjiang, et s'est posé en urgence à Lanzhou dans la province voisine : «L'équipage a déjoué un projet d'attentat terroriste», a décrété le gouverneur sans autres précisions. La presse d'Etat a évoqué «des liquides suspects» sur le vol CZ6901 sans donner plus de détails. Les mêmes responsables ont parlé de «forces du mal», et d'une lutte résolue contre «ces terroristes, saboteurs et séparatistes».

Pour les organisations de défense des droits de l'homme, c'est cela qu'il faut entendre. Pékin, disent-ils, exagère la menace terroriste, pour accentuer la répression contre les autonomistes m