(à Bogota). Simple apaisement provisoire ? Les bruits de bottes sont un peu retombés en Amérique du Sud : la Colombie, d'une part, l'Equateur et le Venezuela, d'autre part, se sont diplomatiquement rapprochés vendredi après la grave crise qui s'était profilée tout au long de la semaine dernière.
Le 1er mars, l'armée colombienne avait tué, en territoire équatorien, Raúl Reyes, le numéro 2 de la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie). Quatre jours plus tard, la Colombie annonçait la mort d'Ivan Ríos, un autre des sept membres du Secrétariat des Farc - l'organe de direction de la guérilla. Yvan Ríos a été abattu par son propre «chef de sécurité», lequel s'est ensuite livré à l'armée colombienne pour toucher la récompense offerte. Ce garde du corps s'est livré aux autorités en apportant la main droite, tranchée, d'Ivan Ríos ainsi que son ordinateur portable.
César Restrepo, universitaire colombien, spécialiste des questions militaires, revient sur l'affaiblissement de la guérilla ces dernières années.
Après la mort de deux de ses principaux chefs, quel est l'état de la guérilla colombienne ?
Les circonstances dans lesquelles le chef Ivan Ríos vient d'être tué - par ses gardes du corps - viennent confirmer une information que nous avions depuis plusieurs mois : les Farc sont plongées dans une très grave crise de discipline. La principale cause en est l'argent du trafic de drogue. Ce qui était au départ un moyen de financement est devenu un cancer. Le goût de l