Les chefs de l'opposition pakistanaise venant de signer un accord, c'est un gouvernement de coalition hostile à Pervez Musharraf qui devrait, bientôt, voir le jour au Pakistan. Il aura fallu de longues négociations pour que Asif Ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto, qui dirige de facto le Parti du peuple pakistanais (PPP) et Nawaz Sharif, pour la Ligne musulmane-N (LM-N), tombent d'accord et demandent au président de réunir immédiatement le Parlement.
«Criminel de guerre». Mais cette alliance apparaît comme celle de la carpe et du lapin tant les deux leaders ont peu en commun. Même leur opposition au régime de Musharraf diffère : elle est nuancée au sein du PPP, Benazir Bhutto avant sa mort, en décembre, n'ayant pas exclu de s'entendre avec l'homme qui a pris le pouvoir par la force. Elle est en revanche radicale chez Nawaz Sharif qui, renversé en 1999 par Musharraf, s'est toujours déclaré viscéralement hostile à celui qu'il qualifie de «criminel de guerre».
Le futur Premier ministre devrait être issu du PPP, ce parti ayant enlevé le plus grand nombre de sièges lors des législatives du 18 février, devançant la LM-N. Cependant, c'est vers Nawaz Sharif que se tournent tous les observateurs. L'ex-Premier ministre s'est juré de réinstaller les 61 juges que Musharraf avait démis en novembre car ils remettaient en cause la légalité de sa réélection. Sharif s'est aussi engagé à lever la mise en résidence surveillée de Abdul Qadir Khan, le père de la bombe pakistanaise, et à