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Libération

Après la répression, Biya apaise les esprits à coups de baisses des prix

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publié le 12 mars 2008 à 2h40

En voilà un qui sait ce que l'amélioration du pouvoir d'achat veut dire : une semaine après les plus graves violences que le Cameroun a connues depuis le début des années 90, le président Paul Biya est sorti de sa torpeur en augmentant de 15 % le salaire des fonctionnaires et en suspendant les droits de douane sur plusieurs produits de «première nécessité». Le tarif de l'électricité, du téléphone et de l'essence pourrait être aussi revu à la baisse dans les semaines à venir.

Fièvre. C'est un léger mieux pour les Camerounais qui protestaient fin février contre la cherté de la vie. Cependant, Biya, au pouvoir depuis 1982, ne renoncera probablement pas à son projet de révision constitutionnelle qui devrait lui permettre de briguer un nouveau mandat en 2011.

Tant pis pour les manifestants qui avaient dressé des barrages dans plusieurs villes du pays aux cris de «Biya doit partir !» On ne saura sans doute jamais précisément combien d'entre eux sont morts pendant ces journées de fièvre. Selon une ONG, ils seraient plus de cent, la plupart tués par balles par les forces de l'ordre. Les sources officielles, en reconnaissent quarante.

Si la situation est revenue à la normale avec le déploiement de l'armée, le 28 février, de nombreuses voix critiquent le déroulement des procès de centaines de jeunes arrêtés. Accusés de vols ou d'avoir incendié des bâtiments, ils sont jugés de manière «expéditive» avec de nombreuses violations des droits de la défense à la clé, selon