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Libération

Eliot Spitzer, la position du démissionnaire

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Le prude gouverneur de New York, qui a reconnu avoir fréquenté une prostituée, a annoncé mercredi sa démission.
par De notre correspondant à Washington PHILIPPE GRANGEREAU
publié le 12 mars 2008 à 7h00

Eliot Spitzer, le gouverneur démocrate de New York qui a reconnu avoir couché avec des prostituées, a annoncé sa démission mardi. «Je n'ai pas été à la hauteur de ce qu'on attendait de moi», s'est excusé Spitzer en faisant une grimace de remords. Les sondages ont montré que la majorité des New-Yorkais souhaitaient la démission de leur élu, qui les abreuvait jusqu'alors de discours moralistes.

Perçu comme un bel hypocrite, Spitzer s’était fait un nom en pourchassant les réseaux de prostitution lorsqu’il était ministre de la justice de l’Etat de New York. Or il est probable que même à cette époque, l’ambitieux héritier d’une famille qui s’est enrichie dans l’immobilier, hélait déjà les taxi-girls. Selon la presse, il aurait, en l’espace de plusieurs années, dépensé jusqu’à 80.000 dollars (53.000 euros) en rencontres tarifées. Il n’est pour l’heure accusé d’aucun crime ou délit, mais ça ne saurait tarder. La prostitution est illégale dans l’Etat de New York.

Les clients ne sont presque jamais poursuivis, mais il peut par contre être inculpé de blanchiment d’argent en raison des sommes importantes qu’il a transférées, par virement bancaire au réseau de prostitution par internet auquel il effectuait des commandes régulières, Emperors Club VIP. Il est également passible de prison pour avoir enfreint une loi interdisant de faire voyager une prostituée d’un Etat à l’autre. Il a toutes les chances de perdre sa licence d’avocat et son statut de «superdélégué» de la conven