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Libération

Barack Obama, au-delà des peurs

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Primaires. Contrairement à ses rivaux, il refuse le langage de la guerre contre la terreur.
par Dinaw MENGESTU
publié le 13 mars 2008 à 2h41

Dans une publicité télévisée diffusée au Texas la semaine dernière, avant la primaire démocrate, Hillary Clinton a mis en cause la capacité de Barack Obama à réagir en commandant en chef des forces armées si un coup de téléphone urgent résonnait à 3 heures du matin à la Maison Blanche. Tandis qu'une petite fille dormait paisiblement dans son lit, une voix off demandait : «Qui voudriez-vous voir répondre à ce coup de fil ?» L'objectif de la publicité était clair. Nous vivons dans un monde dangereux, l'Amérique est assiégée, et nous avons besoin d'une main sûre et familière pour nous guider en ces eaux agitées et troublées.

Contrairement aux campagnes de la sénatrice de New York ou du républicain John McCain, le sénateur de l'Illinois, Barack Obama, qui vient de remporter la primaire du Mississippi, a très peu usé de cette rhétorique de la peur dans sa course à l'investiture démocrate. Et pas simplement parce qu'il soulignerait alors son manque tout relatif d'expérience militaire.

Faille. Obama semble comprendre mieux que ses rivaux que la politique américaine ne peut pas se résumer à la peur du terrorisme, de même que sa campagne ne peut pas se résumer à la couleur de sa peau. Nombreux sont ceux qui estiment que pour gagner l'investiture démocrate puis la présidence, Obama doit aller au-delà de l'argument racial, même si ses adversaires tentent de l'en empêcher. C'est précisément ce qu'il essaie de faire, quand il répète que «cela doit être une campagne sur les différ