Menu
Libération

Parlez-vous le mandarin ?

Article réservé aux abonnés
Droits de l'homme.
par Julia Kristeva
publié le 13 mars 2008 à 2h41

Les Etats-Unis retirent la Chine de leur liste noire des droits de l'homme. C'est un véritable tournant ! Fascinante, inquiétante, la Chine ne cesse de faire peur : première puissance économique demain ; aimant de la délocalisation rampante aujourd'hui ; énorme pollueur, et jamais payeur, de la planète médusée ; insatiable dragon qui digère les droits de l'homme mais libère les énergies de la femme ; mafieux et communistes fondus en un milliard et quelques centaines de millions de traders, qui jettent le Petit Livre rouge de papa pour le paradis en stock-options.

L'Europe s'essaie au «partenariat stratégique» : depuis 1998, les «sommets» de Bruxelles avec Pékin (le dernier en novembre 2007) se félicitent de la «confiance politique mutuelle» entre les deux parties. Jusqu'à hier, en revanche, les neocons de Washington rêvaient de «contenir» les Chinois listés parmi «les pires violateurs des droits de l'homme dans le monde».

Air frais. Et s'il fallait se mettre à parler et écrire le chinois pour tenter un «dialogue stratégique» avec ce monde impitoyable ? L'idée ne sort pas de mon esprit enfiévré d'invitée au Salon du livre, qui essaie d'ouvrir les portes du français au monde, sans oublier celui de la Bible. Les Australiens y ont déjà pensé : ils sont les premiers du monde non chinois (quelle expression ! Je l'ai vue émerger sur Internet : est-ce un non-monde ? Un no man's land ? La globalisation aurait-elle déjà basculé dans l'empire des idéogr