La parenthèse réformiste que le président Mohammad Khatami avait ouverte en 1997 est complètement refermée. Destinées à renouveler le Majlis (Parlement), les élections qui ont lieu aujourd'hui en Iran se résument à une rivalité entre deux formations conservatrices. Les réformistes étaient déjà minoritaires - environ 40 sièges - dans l'assemblée sortante ; ils en sont aujourd'hui réduits à lutter pour leur survie politique.
Vie dure. Comme en 2004, les organes chargés de valider les candidatures ont effectué des coupes sombres dans leurs rangs. Le Conseil des gardiens de la Constitution, contrôlé par ces mêmes conservateurs, a ainsi éliminé plus de 2 000 candidats. Les réformistes ne peuvent plus, dès lors, se présenter que pour un tiers des 290 sièges. Les conservateurs leur ont mené la vie dure, n'hésitant pas à les présenter comme des «agents de l'ennemi». «Le Parlement n'est pas un endroit pour les espions et les demandeurs d'asile», a ainsi lancé le député Elias Naderan à l'encontre du porte-parole des réformistes au Majlis, Pir Mouazen. Il lui reprochait d'avoir donné une interview à la Voix de l'Amérique, dans laquelle il avait sévèrement critiqué la disqualification massive des candidats de son camp. Même le Guide de la révolution, Ali Khamenei, censé arbitrer les différentes factions, a pris les réformistes pour cible : «L'une des indications qu'une personne n'est pas la mieux placée pour entrer au Parlement est quand elle n'établit pas une frontière