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Analyse

L'Union pour la Méditerranée, projet sarkozien corrigé par Merkel

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publié le 15 mars 2008 à 2h43

Vers minuit, jeudi soir, Nicolas Sarkozy en personne, débarque en salle de presse française, à l'issue du dîner des vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement qui clôture la première journée du Conseil européen de Bruxelles. Le chef de l'Etat explique qu'il vient, une nouvelle fois, d'engranger un éclatant succès avec son projet d'Union pour la Méditerranée. «C'est la troisième initiative française, après le traité simplifié, après le groupe des sages [chargé de réfléchir à l'avenir de l'Europe, ndlr], qui rassemble un très large consensus en Europe. C'est une très bonne nouvelle.»

Claque. Durant plus d'une heure, il vante le succès de son initiative qui a été accueillie «à l'unanimité, avec un grand enthousiasme». En réalité, le Président s'est pris une belle claque dans cette affaire mal préparée et mal vendue. Le concepteur du projet d'Union euro-méditerranéenne est Henri Guaino, conseiller spécial du Président. Durant la campagne, ce souverainiste convaincu, qui est alors la «plume» du candidat, imagine de créer cette institution afin d'offrir une alternative à l'adhésion de la Turquie, dont Sarkozy ne veut pas. Floue, l'idée n'a pas été testée auprès des partenaires de la France, au premier rang desquels l'Allemagne.

Elu, Sarkozy n'en démord pas. Les capitales européennes font alors connaître leurs réticences car il existe déjà une sorte d'«Union», lancée en 1995 sous le nom technocratique de «processus de Barcelone». Il vise à aider le dévelo