Après avoir cherché à minimiser les violences qui ont éclaté, vendredi, à Lhassa, les médias chinois ont fini par reconnaître l'ampleur de la crise qui secoue le Tibet depuis le début de la semaine. Vendredi soir, l'agence d'Etat Xinhua (Chine nouvelle) a évoqué en anglais (à destination de l'étranger) «de nombreux policiers en service grièvement blessés». Elle a ajouté que plusieurs bâtiments, dont une mosquée, auraient été brûlés par des «vandales», dont «beaucoup portaient des sacs à dos remplis de pierres et des bouteilles de liquide inflammable». «Certains étaient munis de barres de fer, de gourdins ou de couteaux», a-t-elle indiqué. L'agence officielle a admis des tirs de sommation de la police, sans faire allusion à des morts dans ces émeutes sans précédent depuis vingt ans.
Selon plusieurs sources - difficiles à recouper car aucun journaliste n'est sur place et alors que la terreur semble régner - de violentes émeutes ont éclaté dans la matinée sur le marché Tromsikhang, bâtiment construit par les Chinois dans les années 90 dans la vieille ville. Des témoins, touristes ou habitants ont fait état de voitures brûlées, d'un bus incendié et de plusieurs magasins chinois saccagés par des manifestants tibétains. «Il y a de la fumée partout, les manifestants s'en prennent aux Chinois, ils ont jeté des pierres et cassé des vitres», a raconté un habitant par téléphone à l'agence Reuters.
Couvre-feu. La police chinoise a ouvert le feu sur les m