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Libération

Les Serbes à bout de nerfs

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Kosovo. Des policiers de l'ONU, dont 20 soldats français, ont été blessés hier à Mitrovica.
publié le 18 mars 2008 à 2h44

Après de nouveaux incidents armés avec la communauté serbe du Kosovo, la police des Nations unies a été contrainte hier de se retirer de la partie serbe de Mitrovica, dans le nord de la ville divisée. Quelque 63 policiers de l'ONU, dont 27 Polonais et 20 soldats français de la force de l'Otan, la Kfor, ont été blessés dans cette flambée de violence, la plus grave depuis la proclamation unilatérale d'indépendance du Kosovo par la majorité albanaise, le 17 février.

Grenades. C'est une opération ponctuelle de la police de l'ONU, lancée tôt le matin pour rétablir son autorité sur un bâtiment occupé par des manifestants serbes, qui a mis le feu aux poudres. Les policiers ont pénétré dans l'immeuble, qui abrite le tribunal régional, seule institution kosovare située dans le nord de Mitrovica, et interpellé 53 manifestants - parmi lesquels plusieurs femmes - qui ont investi le bâtiment la semaine dernière. Il s'agit de juges et d'anciens employés des services judiciaires qui veulent être réintégrés dans les emplois dont ils ont été écartés, après l'intervention de l'Otan en 1999. Les policiers de l'ONU ont sans doute aggravé le malaise en retirant les drapeaux serbes plantés par les manifestants en signe d'hostilité à la déclaration d'indépendance du Kosovo, qui reste pour la Serbie «nulle et non avenue». Les véhicules de la police onusienne ont été interceptés par une foule en colère qui a leur a lancé pierres et bouteilles, mais aussi des grenades à main. Des tirs ont éclat