De mémoire d'expatrié, il n'avait jamais vu cela. «La visite d'Angela Merkel n'a pas suscité une seule critique dans la presse israélienne, pas un seul commentaire négatif dans la classe politique, c'est incroyable», s'émerveille Gorg Blochmann, le directeur du Goethe Institut de Tel-Aviv. Même les rares députés, à peine une dizaine, qui ont déploré que la chancelière soit autorisée à s'exprimer en allemand à la tribune de la Knesset ont salué sa venue. «Angela Merkel est une amie d'Israël. Elle fait beaucoup pour défendre notre existence contre la menace iranienne et contre le terrorisme», a ainsi reconnu l'un d'eux.
De son côté, Angela Merkel s'est employée à donner des gages à l'Etat juif, poussant l'élégance jusqu'à prononcer quelques mots en hébreu en préambule à son discours historique devant la Knesset. Arrivée en Israël avec une délégation impressionnante - huit ministres de premier plan - la chancelière a signé avec l'Etat juif un accord de coopération stratégique semblable à celui qui lie l'Allemagne à ses plus proches alliés européens. Sur le dossier du nucléaire iranien, elle fait preuve d'une incontestable fermeté, et ce malgré les investissements colossaux des entreprises allemandes en Iran.
Lune de miel. Cette visite officielle aux allures de lune de miel ne fait que traduire l'intensité des liens tissés depuis l'après-guerre entre la République fédérale et le jeune Etat juif. Au début des années 50, le débat autour du dédommagement des victimes de