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Libération

Barack Obama contre-attaque avec succès sur la question raciale

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Primaires démocrates.
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publié le 20 mars 2008 à 2h47

Intérim à Washington. Barack Obama a-t-il réussi à sauver sa candidature en dénonçant de nouveau mardi, à Philadelphie, les propos incendiaires de son ancien pasteur Jeremy Wright ? En prononçant devant pas moins de huit drapeaux américains, le premier discours de sa campagne consacré aux tensions raciales des Etats-Unis, le candidat démocrate a tenté un périlleux exercice : condamner la vision de Wright, un prédicateur très populaire de Chicago qui accuse régulièrement le gouvernement américain de racisme et de complots antinoirs, sans pour autant désavouer son «conseiller spirituel» depuis vingt ans ; rassurer ses électeurs blancs, soupçonneux d'une telle amitié, sans s'aliéner ses partisans noirs, massivement derrière lui. Au lieu de se limiter à un simple exercice de gestion de crise, Obama a placé la controverse dans le plus large contexte de la question raciale «très complexe» des Etats-Unis, invoquant par moments son histoire personnelle, comme les élans racistes de sa grand-mère blanche, sur fond d'analyse historique.

Grands moments. Un tour de force particulièrement réussi à en juger par le nombre de critiques dithyrambiques, du commentateur Bill Schneider sur CNN («le discours le plus sophistiqué que j'ai jamais entendu sur la race et la politique») à l'éditorial du New York Times de mercredi qui a salué la performance «mémorable» de Barack Obama, évoquant les plus grands moments «de Abraham Lincoln, Franklin D. Roosevelt et John Kenn