Aujourd'hui, le Premier ministre intérimaire, le libéral flamand Guy Verhofstadt, remet sa démission au roi, Albert II. Il sera immédiatement remplacé par le démocrate-chrétien flamand Yves Leterme, qui a remporté les élections législatives il y a maintenant 283 jours, le 10 juin 2007. Cette nouvelle équipe gouvernementale s'est mise d'accord sur un «programme de gouvernement», pourtant personne en Belgique n'ose parier sur la longévité de «Leterme Ier».
Pourquoi une crise aussi longue ?
La majorité néerlandophone du pays (60 % des 10,5 millions de Belges) exige une énième réforme de l'Etat donnant davantage de compétences aux trois régions (Flandre, Bruxelles et Wallonie), ce qui transformerait la fédération de Belgique en une confédération. Le sud francophone, en décrochage économique, estime que l'existence du pays serait menacée et craint que les transferts financiers dont il bénéficie ne soient remis en cause. Yves Leterme, grand vainqueur des élections du 10 juin - avec son parti démocrate-chrétien (CD& V) en cartel avec les indépendantistes de la NV-A - a néanmoins essayé de former un gouvernement avec les libéraux flamands de l'Open-VLD, les libéraux francophones du MR et les «humanistes» du CDH (héritier des démocrates-chrétiens francophones). Mais néerlandophones et francophones ne sont pas parvenus à s'entendre sur une nouvelle fédéralisation de la Belgique. En décembre, le roi a donc demandé au grand battu du 10 juin, Guy Verhofstadt, au pouvoir depuis 1999, de for