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Libération

La jeune garde tibétaine sourde à la modération du dalaï-lama

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publié le 20 mars 2008 à 2h46

Les menaces de démission du dalaï-lama, qui s'affirme débordé par sa jeune garde extrémiste, ont visé juste. Pékin s'énerve. Le premier symptôme est le silence. Les médias chinois, archi contrôlés par l'Etat, ne disent pas un mot de la prétendue résignation de l'ennemi numéro 1 de la Chine, pourtant censée réjouir Pékin. Au contraire, la haine officielle se déchaîne contre le chef spirituel des Tibétains, tenu pour seul responsable des violentes manifestations qui continuent d'agiter la zone tibétaine. Morceaux choisis dans le Quotidien du Tibet hier : «Nous menons une lutte intense de sang et de feu, une lutte à mort contre le dalaï-lama et sa clique», lance Zhang Qingli, l'homme fort du Tibet. Le dalaï-lama, «ce loup enveloppé dans une robe de bure, [.] ne renoncera pas à ses intentions diaboliques». Zhang, membre du comité central et secrétaire du parti dans la province, ancien numéro 1 du Xinjiang ouïgour, n'est pas un fonctionnaire lambda. Il parle sous le contrôle de Pékin, qui s'efforce de passer pour une victime dans la crise tibétaine.

Ambiguë. Pendant ce temps à Dharamsala (Inde), le dalaï-lama joue une carte ambiguë. Tout en dénonçant «le génocide culturel» des Tibétains et le «régime de la terreur» chinois, l'apôtre de la non-violence redit son opposition à l'indépendance et son attachement aux Jeux olympiques. Lundi, après neuf jours de violence antichinoise sur le plateau tibétain, il a déclaré qu'il n'avait plus de prise sur l