Mercredi, l'Union européenne s'est dite très inquiète de la guerre civile ponctuée de violations des droits de l'homme qui ensanglante le Sri Lanka. Depuis le début de la semaine, des affrontements opposant les indépendantistes tamouls et l'armée sri-lankaise ont fait 38 morts. En trente ans de conflit, plus de 60 000 Sri-Lankais ont été tués dans cette guerre fratricide.
Quelles sont les racines de cette guerre ?
Depuis l'indépendance du Sri Lanka le 4 février 1948, le pays s'est enlisé dans une guerre ethnique entre le gouvernement sri-lankais à majorité cinghalaise et un groupe terroriste, indépendantiste tamoul. Sous domination britannique, des antagonismes se sont créés entre les Cinghalais et la minorité tamoule, les deux principales ethnies du pays. Les Anglais avaient instauré une politique du «diviser pour mieux régner» en confiant les postes clés à la minorité tamoule. A l'indépendance, les Cinghalais ont retourné la situation et ont imposé le cinghalais comme langue officielle, tout en fermant les postes de l'administration aux Tamouls. Face à cette ségrégation, la population tamoule réclamait une égalité de traitement. La Constitution de 1972, qui instaure le tamoul et le cinghalais comme langues nationales ne satisfait pas des groupes nationalistes tamouls qui demandent un Etat indépendant dans le Nord et l'Est (à majorité tamoule). Ceci mène à la création des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE, eelam signifiant en tamoul «tout le territoire») en