Toutes les factions crient victoire. Les partisans du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, les conservateurs critiques et même, si l'on en croit le titre de leur principal quotidien Etemad-e Melli, les réformateurs. Une semaine après le premier tour des élections législatives, les résultats presque complets permettent en effet plusieurs interprétations, au grand désespoir des diplomates occidentaux chargés de les décrypter.
Joué d'avance. Une certitude, cependant : les ultraradicaux du Front uni des défenseurs des principes ont triomphé dans la capitale, Téhéran, dès le premier tour. Sur 30 sièges à pourvoir, ils en ont d'ores et déjà remporté 19. Les conservateurs critiques, eux, n'ont pris aucun siège dans la capitale et leur seul candidat en ballottage pour le second tour - la date n'est pas encore connue - est en position difficile.
Les réformateurs ne devraient pas non plus avoir d'élus dans cette ville d'au moins 12 millions d'habitants qui fut l'un de leurs bastions. Ils ont été visiblement lâchés par leurs électeurs, qui ont préféré ne pas participer à un scrutin paraissant joué d'avance ou qu'ils estimaient truqué. «Je me dispute avec toute ma famille pour qu'ils aillent voter au second tour. J'ai dit à mon père qui est âgé : "Si tu peux encore descendre acheter du pain, tu dois aller voter [pour les réformateurs]." Je ne sais pas s'il ira», raconte un photographe d'art.
Une source diplomatique commente : «C'est à Téhéran que le jeu était le plus ou