L'île de Taiwan élit son président samedi sous l'oeil acéré de Pékin. Deux candidats s'affrontent. Frank Hsieh, pour le Parti démocratique progressiste (DPP) au pouvoir, et Ma Ying-jeou, candidat du KMT, le Kuomingtang historique. Ma Ying-jeou est donné gagnant.
Qu'en est-il de l'indépendance de Taiwan ?
Les dernières années ont été marquées par des gesticulations militaires des deux côtés du détroit de Formose. Taiwan jurait de se défendre «jusqu'au dernier souffle», tandis que Pékin, agrippé à son concept d'«une seule Chine», réclame le retour de Taiwan dans le giron de «la mère patrie».
Les deux candidats affichent leur volonté de se rapprocher de la Chine pour des raisons essentiellement économiques. Frank Hsieh veut se démarquer de son prédécesseur nationaliste, Chen Shui-bian, campé depuis 2000 sur une position de défiance systématique qui a eu des répercussions néfastes pour la prospérité de Taiwan. Ma Ying-jeou, avocat diplômé de Harvard, suit la ligne du KMT favorable au rapprochement. Il s'est prononcé pour «un accord de paix» et la mise en place d'un marché commun avec le régime communiste. Quel que soit le résultat, Taiwan s'éloignera donc de l'indépendance et entretiendra avec Pékin des relations plus normalisées. La majorité des 23 millions d'habitants, attachés à la démocratie, sont favorables au maintien du statu quo, malgré leur isolement au niveau international.
Quel impact de la crise au Tibet sur l'élection ?
Le Tibet