Soucieux de faire bonne figure après des années de malentendus entre Varsovie et Bruxelles, le gouvernement libéral qui, l'automne dernier, a ravi la direction des affaires aux conservateurs nationalistes s'apprêtait à faire de la Pologne un des premiers pays à ratifier le traité de Lisbonne par le Parlement.
Nuisance. Mais c'était sans compter sur le pouvoir de nuisance persistant des jumeaux Kaczynski, dont l'un, Lech, est toujours président. La semaine dernière, son frère, l'ex-Premier ministre Jaroslaw Kaczynski, désormais chef de l'opposition, a exigé du gouvernement des garanties supplémentaires pour rendre plus difficile toute modification ultérieure du traité. Selon son projet, tout changement nécessiterait l'accord unanime des deux chambres du Parlement, du gouvernement et du président.
Les deux hommes ont ressorti leur panoplie habituelle d'arguments germanophobes et homophobes pour tenter d'empêcher l'adoption par le Premier ministre libéral Donald Tusk ou ses successeurs de la charte européenne des droits fondamentaux à laquelle Varsovie n'a pas souscrit. «La charte peut, par exemple, servir à remettre en question la propriété de la Pologne sur les terres du nord et de l'ouest du pays [qui appartenait à l'Allemagne avant la Seconde Guerre mondiale, ndlr]. Il suffit d'un seul verdict de la Cour européenne de justice pour que nous nous retrouvions dans une telle situation», s'alarmait mardi Jaroslaw Kaczynski. Autre danger, les mariages homosexuels qui pourrai