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Libération

Taiwan s'offre au prochinois Ma Ying-jeou

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publié le 24 mars 2008 à 2h49

Le score de Ma Ying-jeou, élu samedi président de Taiwan avec 58 % des suffrages, donne une idée du désir de changement des insulaires. Fatigués des missiles braqués sur leur île et du bras de fer avec le continent qu'entretenait depuis huit ans Chen Shui-bian, son prédécesseur du Parti démocratique progressiste (DPP), les électeurs ont voté pour un candidat moderne, partisan de la détente avec l'hégémonique voisin chinois.

«Monsieur propre». Agé de 57 ans, sportif et médiatique, Ma Ying-jeou inaugure une nouvelle époque pour Taïwan. Dans le style d'abord. Ses études à Harvard et ses premiers pas d'avocat à Wall Street lui ont donné de l'aisance, un anglais parfait ainsi que le goût du jogging et des costumes Brook's brothers. Un look qui colle à l'image «monsieur propre» qu'il se donne, en contraste avec les turpitudes de Chen, englué dans des affaires de corruption et la défense opiniâtre d'un «Etat-nation» taïwanais devenu obsolète aux yeux de la majorité de ses concitoyens. Né à Hongkong six mois après la prise de pouvoir des communistes en Chine, Ma est arrivé à Taïpei à l'âge d'un an, ce que n'ont pas manqué de lui reprocher ses adversaires du DPP, plus nationalistes que le parti historique du Kuomintang (KMT). Durant la campagne, ils l'ont accusé d'être un «continental», une insulte aux yeux des indépendantistes. Dans les derniers jours, ses opposants ont ainsi révélé que Ma était toujours titulaire de la carte verte américaine, faisant peser le soupçon qu'il qu