Berlin, intérim. «Joyeuses Pâques.» La formule était sur toutes les lèvres ce week-end, en Allemagne, et même sur le site Internet du ministre de l'Intérieur. Dans un pays où la religion figure au rang des matières enseignées à l'école et où les Eglises bénéficient d'un impôt, la prééminence chrétienne est à peine voilée.
«Avancée». Dans ce contexte, l'Allemagne vient d'adresser un signe important à ses 3,3 millions de musulmans, dont une majorité (1,8 million) est issue de l'immigration turque. Elle veut introduire à l'école des cours d'islam en allemand. La mesure a été annoncée le 13 mars par la trentaine de représentants de l'Etat et des organisations religieuses, membres de la Conférence allemande de l'islam.
«Nous nous sommes mis d'accord pour nous engager dans cette voie», a souligné le ministre de l'Intérieur, Wolfgang Schäuble. «Une avancée énorme», de l'avis même du porte-parole du Conseil de coordination des musulmans (KRM), Bekir Alboga.
Les écoliers allemands bénéficient en effet de cours de protestantisme, de catholicisme, d'orthodoxie et de judaïsme. Mais pas encore d'islam. Pour autant, la nouvelle matière ne devrait pas figurer à l'emploi du temps des écoliers allemands avant cinq ans, estime le gouvernement. A en croire les professionnels de l'éducation, qui jugent la prévision trop optimiste, le délai pourrait être plus long. «La réflexion durera au moins le temps qu'une génération d'écoliers achève sa scolarité», affirme l