L'armée comorienne et un millier d'hommes de l'Union africaine ont débarqué et envahi hier l'île d'Anjouan pour en chasser le colonel Bacar, qui se maintenait illégalement au pouvoir.
Pourquoi se bat-on aux Comores ?
Anjouan, l'une des trois îles de l'archipel des Comores - avec Grande Comore et Mohéli - est un foyer d'instabilité récurrent. Depuis 1995, Anjouan, qui dispose d'un statut d'autonomie, est travaillé par une tentation indépendantiste et même un mouvement «rattachiste» à la France. En 1997, une expérience sécessionniste avait suscité un débarquement raté de Moroni, la capitale fédérale (sur Grande Comore).
Depuis juin 2007, la tension entre Anjouan et les institutions fédérales a connu un net regain d'intensité : le colonel Mohamed Bacar, au pouvoir depuis 2002 à Mutsamudu, la capitale d'Anjouan, a organisé un scrutin, jugé illégal, pour se faire réélire. Le pouvoir fédéral, dirigé par le président Ahmed Abdallah Sambi, s'est alors tourné vers l'Union africaine (UA) et la communauté internationale, qui ne lui a pas ménagé son soutien.
L'enjeu du bras de fer est aussi économique. Anjouan dispose du seul port en eau profonde de l'archipel. Tous les porte-conteneurs (30 000 par mois estime-t-on) transitent donc par cette île, qui prélève une taxe forfaitaire de passage, qui n'est pas reversée au pot fédéral.
Enfin, le conflit entre Bacar et Sambi, tous deux originaires d'Anjouan, se double d'une vieille rivalité entre Chirazis (populations d'origine arabe ou persane) et