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Libération

Entente cordiale et stratégique

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publié le 26 mars 2008 à 2h50

Envoyé spécial à Londres. Quarante-huit heures de royale attitude, cela peut paraître bien long pour Nicolas Sarkozy. Mais, promis juré par ses conseillers, le Président va se tenir. A Londres, il veut vendre aux Britanniques l'idée que la France se réforme et connaît une mutation sans précédent. Il se voit comme un nouveau Tony Blair (un de ses modèles), même si les médias anglais l'ont davantage comparé à Thatcher. L'autre priorité du président français est de sceller un nouvel axe avec le Royaume-Uni. Pour lui, le couple franco-allemand ne doit plus être si exclusif en Europe. Puissances économiques et militaires comparables, la France et la Grande-Bretagne ont, selon lui, davantage en commun qu'avec l'Allemagne.

«Fraternité». Après des années «d'immobilisme», Paris et Londres assurent vouloir jeter les bases d'une «nouvelle fraternité pour le XXIe siècle». Les deux pays sont des «frères d'armes», disent les diplomates : des opérations conjointes en Afghanistan ou au Kosovo ont consolidé les liens. Et les deux puissances nucléaires développent nombre de programmes militaires en commun et consacrent à elles seules les deux tiers des budgets de recherche de défense en Europe. Leur rêve serait de mutualiser une partie de leurs énormes dépenses militaires au sein de l'Union européenne (UE). Et Sarkozy va confirmer au Premier ministre britannique, Gordon Brown, l'envoi de 1 000 soldats supplémentaires en Afghanistan. L'Irak, où le Royaume-Uni reste engagé,