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Libération
Interview

Liu Xiaobo «Pékin ne comprend pas le poids de la religion au Tibet»

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Liu Xiaobo, figure du mouvement de Tiananmen en 1989.
publié le 28 mars 2008 à 2h52
(mis à jour le 28 mars 2008 à 2h52)

L'écrivain Liu Xiaobo, 52 ans, est une figure du mouvement de Tiananmen en 1989. Emprisonné après le 4 juin, puis en 1996 pour avoir publié un article demandant des réformes politiques en Chine, il reste sous surveillance policière à Pékin. Le 22 mars, il a initié une pétition sur le Net avec un autre dissident, Wang Lixiong, appelant Pékin à cesser sa propagande, ouvrir le Tibet à la presse et entamer un dialogue avec le dalaï-lama. Appel déjà signé par 300 personnes, chinoises et étrangères.

Le gouvernement chinois a-t-il changé ses méthodes en période de crise ?

Quand il ne se produit pas d'événement grave, on peut penser que le Parti communiste chinois [PCC] a évolué. Mais dès qu'il se passe quelque chose, on s'aperçoit que ce n'est qu'une façade. Depuis le début de la crise du Tibet, le degré de propagande est énorme, sans précédent. Les dirigeants utilisent des termes comme «guerre du peuple», «combat à la vie, à la mort» ou «loup déguisé en mouton» en parlant du dalaï-lama. Ces mots me rappellent la Révolution culturelle. Comme toujours, ils cherchent un bouc émissaire. En 1976, lors des répressions qui avaient suivi les commémorations de la mort de Zhou Enlai, c'était Deng Xiaoping. En 1989, le responsable était Zhao Ziyang, le secrétaire général du Parti. Maintenant, le Parti accuse le dalaï-lama d'être derrière les émeutes du Tibet. On attend toujours les «preuves» de sa responsabilité, annoncées par les dirigeants dès le d