Cause célèbre de la lutte contre la peine de mort, Mumia Abu-Jamal, a vu hier sa culpabilité dans le meurtre d'un policier blanc, le 9 décembre 1981 à Philadelphie, confirmée par la cour d'appel de Philadelphie. La condamnation à mort de cet ancien militant africain-américain du mouvement des Black Panther, a cependant été annulée par la même cour, qui s'est appuyée sur un vice de procédure : elle a estimé que lors de son procès, qui s'est tenu en 1982, les instructions données aux jurés ont pu leur faire croire qu'ils devaient s'accorder à l'unanimité sur des circonstances atténuantes pouvant épargner au condamné la peine capitale, alors que la procédure est en fait moins restrictive.
Mais Abu-Jamal, dont la révision du procès est soutenue par l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International et de nombreuses personnalités, tel l'archevêque sud-africain Desmond Tutu, pourrait à nouveau être condamné à mort. La décision de la cour signifie en effet que l'accusation peut se présenter une nouvelle fois devant un jury pour obtenir sa condamnation à mort, sinon la peine sera automatiquement commuée en réclusion criminelle à perpétuité. Abu-Jamal, qui s'appelait Wesley Cook avant de changer de nom, est depuis vingt-six ans dans les couloirs de la mort, auxquels il a consacré un livre intitulé En direct du couloir de la mort. Ses avocats, qui ne désespèrent pas malgré tout d'obtenir un nouveau procès pour leur célèbre client, ont affirmé hier qu'ils ferai