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Libération

Bogotá tend la main aux Farc

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publié le 29 mars 2008 à 2h52

Avancée décisive vers la libération d'Ingrid Betancourt ? Ou simple coup de bluff politique ? Le gouvernement colombien a fait, jeudi soir, une «offre exceptionnelle» à la guérilla des Farc (Forces armées révolutionnaires colombiennes) qui détient en otage l'ancienne candidate franco-colombienne à la présidentielle depuis février 2002.

Que dit la proposition du gouvernement ?

En résumé : si les Farc libèrent Ingrid Betancourt, et elle seule (sur les 39 otages dits «politiques» qu'elles détiennent), Bogotá promet d'entamer immédiatement, et (presque) sans condition, le processus d'élargissement de tous les guérilleros des Farc actuellement en prison. Cela pourrait concerner un millier de «terroristes», selon la terminologie d'usage dans la capitale colombienne. «Il suffit, simplement, qu'Ingrid Betancourt soit libérée immédiatement pour officialiser l'accord humanitaire, et donc que les membres [emprisonnés, ndlr] du groupe guérillero bénéficient de la suspension conditionnelle de leur peine [de prison]», a annoncé Luis Carlos Restrepo, le haut-commissaire à la Paix colombien, sorte de «ministre des guérillas». Le président de la République colombienne, Alvaro Uribe, a signé un décret autorisant la libération de tous les prisonniers des Farc, sans considération de leurs crimes. Même ceux accusés de «rébellion terroriste» ou de «crimes contre l'humanité» pourront bénéficier de cette «suspension de peine», qui signifie peu ou prou une amn