Pour une fois, Idriss Déby a tenu parole. Il avait annoncé, lors d'une interview à France 24, le 6 mars, qu'il pensait gracier les six membres de l'Arche de Zoé, condamnés par la justice tchadienne et emprisonnés en France, dans «moins d'un mois». Vendredi, le Conseil supérieur de la magistrature tchadienne a rendu un «avis favorable» à la grâce présidentielle. Il se trouve qu'au Tchad, où la séparation des pouvoirs n'est pas toujours évidente, le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) n'est autre que. le président de la République. Pour l'occasion, c'est le deuxième vice-président, le ministre de la Justice, Albert Pahimi Padacké, qui a présidé la réunion du CSM. Désormais, seule manque la signature d'Idriss Déby pour qu'Eric Breteau et ses acolytes recouvrent la liberté.
Ils avaient été arrêtés le 25 octobre à Abéché (est du Tchad), alors qu'ils s'apprêtaient à ramener en France 103 enfants, présentés à tort comme des orphelins du Darfour. Les six «humanitaires» avaient été condamnés le 26 décembre pour «tentative d'enlèvement d'enfants». Deux jours plus tard, ils étaient transférés en France, où leur peine de huit ans de travaux forcés a été commuée en huit années de prison par les juges français. Les demandes de grâce ont été transmises par l'Elysée à N'Djamena le 9 février. Tout en désavouant l'action de l'Arche de Zoé, Sarkozy avait juré de les ramener en France, «quoi qu'ils aient fait».
Entre-temps, Paris a donné, déb