De notre correspondant à Rome. Il avait promis de ne pas prononcer son nom. De ne jamais dire «Silvio Berlusconi» mais «mon principal adversaire». Pour ne pas «diaboliser» le Cavaliere, Walter Veltroni avait même banni de son discours les thèmes du conflit d'intérêts ou de la mainmise du magnat de la communication sur le secteur télévisé privé. A moins de vingt jours des législatives des 13 et 14 avril, le candidat du centre gauche et ses collaborateurs sont en train de changer de registre alors qu'il reste 30 % d'électeurs indécis. Mercredi, à Palerme, Walter Veltroni a ainsi attaqué le chef de la droite qui «se soustrait au duel télévisé et utilise ses propres télévisions pour violer constamment les règles du jeu».
«Staliniste». Jusqu'à présent terne et sans grands rebondissements, la campagne semble ainsi basculer. D'autant qu'à son tour, Silvio Berlusconi hausse le ton. Lui qui s'était jusqu'à présent gardé de s'en prendre violemment à l'ancien maire de Rome et de ne pas s'attarder sur son passé communiste lui donne désormais du «menteur» et du «staliniste recyclé» : «Veltroni fait penser à ces magasins qui font faillite et qui rouvrent le lendemain en mettant une inscription "nouvelle gestion".» La bataille électorale - qui s'était engagée au nom du fair-play sur le refrain «tu ne me traites pas de milliardaire corrompu et moi je ne te décris pas comme un politicard bolchevique» - subit l'effet des sondages. Tous le