Dans un appartement du centre de Londres où l'héberge un couple de retraités, K. (1) presse entre ses doigts un Tasbih, sorte de rosaire musulman. Cet homme au cheveu ras réclame depuis huit ans aux autorités britanniques le droit d'asile. Sans succès. Et l'espoir d'obtenir un jour un statut légal en Grande-Bretagne s'amenuise, les autorités britanniques fermant peu à peu les portes du Royaume-Uni aux réfugiés irakiens, malgré la détérioration de la situation dans leur pays d'origine (lire ci-contre).
Refus. Avocat d'origine kurde, K. avait choisi de s'exiler en 2000 après avoir reçu des menaces de mort pour avoir défendu les droits d'une femme contre un groupe tribal local. Cueilli par la police britannique, il a demandé l'asile, en vain. Durant de longues années, il a patienté, d'appel en rejet, et de rejet en appel. En mai 2006, il a essuyé un ultime refus. «Je n'attendais que du bon du gouvernement britannique. Je n'ai pas obtenu la protection que j'espérais», commente-t-il.
Début 2006, le ministère de l'Intérieur avait mis en place un programme de «départs volontaires». Moins coûteux que les expulsions (chiffrées à 14 000 euros par tête, selon Amnesty International), il avait l'avantage d'être aussi moins embarrassant pour l'image du pays. Les autorités s'étaient ainsi engagées, début 2006, à allouer 1 500 livres (2 000 euros) à tout candidat au retour. Les trois premiers mois, près de 1 376 personnes, toutes nationalités confondues, ont opté pour cette solution e