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Analyse

Mugabe en difficulté, le Zimbabwe retient son souffle

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publié le 1er avril 2008 à 2h56

La capitale du Zimbabwe, Harare, est restée calme, hier, malgré la tension suscitée par l'annonce tardive des premiers résultats des élections générales (municipales, législatives et présidentielle) de samedi. Le pouvoir avait préventivement déployé des forces anti-émeute dans les rues de la ville.

Il a fallu attendre hier matin pour que les premiers résultats tombent, un retard interprété comme un signe de fébrilité de la part du régime de Robert Mugabe, 84 ans, au pouvoir depuis 1980. Hier soir, la commission électorale avait attribué 35 sièges à l'opposition contre 31 au parti au pouvoir sur les 210 à pourvoir. A ce rythme, il faudra sans doute plusieurs jours pour connaître le vainqueur de l'élection présidentielle.

Retard. Dès dimanche, le principal parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) avait proclamé sa victoire, parlant d'un «tsunami» en sa faveur. Son leader, Morgan Tsvangirai, obtiendrait 58 % des voix, contre 37 % pour le président sortant Robert Mugabe, et seulement 5 % pour l'ex-ministre Simba Makoni. Dans la matinée, l'opposition avait accusé la commission électorale de retarder l'annonce des résultats pour mieux les manipuler. Des responsables du MDC y voyaient déjà «le signe de la panique au sein de la Zanu-PF [Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique, ndlr]», et évoquaient «un risque de menace constitutionnelle». Il y a deux semaines, le chef de la police avait déclaré qu'il n'accept