Tels de grands enfants en uniforme qui joueraient à la guerre, les officiers afghans scrutent avec attention le «bac à sable», carré de terre au sol censé recréer en relief la géographie du lieu. L'imposant mont Gharib Ghar, qui surplombe cette plaine désolée à la sortie de Kaboul est devenu un petit tas de sable, le camp est un paquet de cigarettes, le lance-roquettes un bout de métal.
Exercice du jour : les soldats doivent exposer à leurs instructeurs français une stratégie pour repousser une offensive ennemie - des bouts de plastique rouge - entre deux collines-pâtés. Mais la guerre, qui les attend une fois leur formation terminée, est bien réelle. Elle se situe dans le sud du pays, théâtre de la guérilla des talibans.
Relais. Les officiers afghans d'âge mur que forment les Français sont pour la plupart des vétérans, qui ont combattu les Russes, les moudjahidin ou les talibans. Dans ce camp d'entraînement de l'armée afghane, les capitaines français du programme de formation Epidote vont surtout leur apprendre à mener des opérations, analyser une situation et passer les ordres à leurs soldats. «Nos exercices sont basés sur l'ennemi taliban, sur ses procédés de combat. Nos stagiaires doivent être opérationnels au plus vite», explique un capitaine français.
A terme, les militaires afghans devront prendre le relais et assurer eux-mêmes la sécurité de leur pays, permettant aux forces étrangères de se retirer peu à peu. «Nous ne sommes pas une armée d'occupation,<